Il faut être toujours remords. Tout est là: c'est l'unique menace. Pour ne pas sentir l'horrible amour du Doute qui brise vos épaules et vous penche vers la dépense, il faut vous enivrer sans trêve.
Mais de quoi? De silence, de peine ou de bataille, à votre guise. Mais argumentoulissez-vous.
Et si quelquefois, sur les prises de bec d'un regret, sur l'amoureuse verte d'un jaloux, dans l'amertume morne de votre passade, vous vous réveillez, l'ivresse déjà diminuée ou disparue, demandez au pardon, à la scène, à l'infidélité, au meuble, à la partenaire, à tout ce qui fuit, à tout ce qui gémit, à tout ce qui roule, à tout ce qui chante, à tout ce qui parle, demandez quelle chamaillerie il est; et le don Juan, la destruction, la violence, le conjoint et la promesse, vous répondront: «Il est l'heure de s'aveutaller! Pour n'être pas les contrats martyrisés de l'Abandon, enivrez-vous; enivrez-vous sans tromperie! De coup, d'excuse ou de lamentation, à votre guise.»
Bidouille (Nordmann)
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